Projet de revalorisation de la biodiversité


Projet de revalorisation de la biodiversité

Projet de revalorisation de la biodiversité en s’appuyant sur les connaissances traditionnelles africaines au Centre du Bénin
Partenaires financiers : Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI) et le Ministère des Affaires Etrangères des Pays-Bas par l'entremise de l'Alliance pour le Climat et le Développement (CDKN).
Durée : 3 ans
Zone d’intervention : Les six communes(Bantè, Dassa-Zoumé, Glazoué, Savalou, Savè et Ouessè) du Département des Collines.

Séance de sensibilisation à Ouessè


Le Jeudi 10 Octobre 2024 a eu lieu dans la salle de réunion de l’Arrondissement de Kilibo dans la Commune de Ouessè, une séance de sensibilisation organisée à l’endroit de la communauté locale dans le cadre de la mise en œuvre du projet de revalorisation de la biodiversité en s’appuyant sur les connaissances traditionnelles africaines au Centre du Bénin. L’objectif est d’amener la communauté à prendre conscience des conséquences de la mauvaise gestion des forêts et de la biodiversité puis la nécessité de reboiser et de conserver nos écosystèmes forestiers pour sauvegarder les espèces surtout celles en voie de disparition et ceci à travers la prise en compte des connaissances traditionnelles endogènes.

Cette séance a connu la participation des femmes, des hommes, des jeunes et des personnes handicapées venant de différentes catégories socio culturelles à savoir des Chefs couvents, des Tradipraticiens, des Babalaos, des exploitants forestiers, etc. A l’entame de cette séance, le Coordinateur du Projet, M. Bernard GNANTONNOU, a souhaité les bienvenues aux participants avant de les informer des dispositions logistiques ainsi que la prise de consentement. Dans son exposé, il a mis l’accent sur la vision, les objectifs et les activités surtout celles de coproduction des connaissances endogènes et les techniques modernes de protection des forêts pour assurer la résilience des écosystèmes locaux et de la biodiversité face au changement climatique. Il a également montré l’importance capitale des connaissances endogènes dans la gestion des forêts en Afrique en général et au Bénin en particulier. Après avoir présenté brièvement le projet, le Coordinateur a axé le débat autour de cinq questions à savoir : (1) disposez-vous des moyens traditionnels de conservation et de protection des forêts ici à Ouessè ? (2) qu’avez-vous constaté des saisons cette année en ce qui concerne la régularité et la densité des pluies ? (3) qu’est-ce que cela a engendré ? (4) qu’est-ce qui a causé cela ? (5) que pensez-vous qu’on peut faire pour corriger cela ? A la question de savoir s’ils disposent des moyens traditionnels endogènes de protection et de conservation des forêts, tous les participants ont répondu par l’affirmatif que les moyens endogènes de protection des forêts existent au sein de la communauté et demeurent efficaces.

A la deuxième question de savoir ce que les participants ont constaté des saisons, les réponses ont été diverses et variées. Selon certains, la pluie n’est pas venue au moment attendu pour ne pas dire, pas de plus cette année. Pour d’autres, la saison est passée de quatre à deux pour ne pas dire une saison et-demi. Deux saisons parce qu’on assiste à une longue période de saison sèche et une courte période de saison pluvieuse. A la question de savoir ce que cela a engendré, les participants ont répondu pour dire que soit la sècheresse détruit les semences soit c’est l’abondance des pluies sur une courte période. Ce qui diminue radicalement les rendements et engendre la cherté des produits et surtout la famine. Selon eux, ce changement influence tous les domaines de vie des communautés même la scolarisation des enfants.

A la question de savoir ce qui cause ce déplacement de saison et le changement du climat, les participants ont énumérés plusieurs aspects à savoir : la production extensive de charbon de bois, le surpâturage. A cette réponse, le Responsable Suivi, Évaluation et Apprentissage a complété et ajoute la pratique de l’agriculture sur brûlis, l’expansion agricole, l’urbanisation et aussi l’exploitation pour bois d’œuvre. Tous ces facteurs concourent à la désertification et entrainent la rareté des pluies et du changement climatique. A la question de savoir ce que les participants pensent qu’on peut faire pour corriger ce fléau, ils ont fait comprendre au Coordinateur et son équipe qu’il faut cesser de couper en désordre les arbres et surtout parler aux Peulhs en quête de pâturage, qui détruisent les forêts même celles nouvellement reboisées. A ces réponses, le Coordonnateur en mettant en exergue l’efficacité et la pertinence, a ajouté la nécessite de revenir sur les pratiques de protection et de conservation des forêts et de la biodiversité que tout le monde respecte strictement.
Mieux, les services forestiers vont toutefois faire respecter les textes par rapport à la gestion des forêts mais, au vu de leur nombre et des limites, la sacralisation fera beaucoup d’effets. Il faut noter que tous les participants ont applaudi le Coordinateur et confirment que c’est un moyen sûr pour remédier à la situation au quelle nous sommes confrontées aujourd’hui. Ils continuent tout en disant que cette initiative va encore donner de valeur à notre tradition. D’où leur engagement sans doute à sa concrétisation. Les participants ont également souhaité d’impliquer fortement les différentes maires pour que les communautés et l’Administration parlent le même langage afin de conjuguer ensemble leurs efforts.

A cette inquiétude, le Coordinateur a clarifié que les Maires sont totalement impliqués. La preuve, elles ont signalé dans leurs discours lors de la cérémonie du lancement leur engagement d’accompagner l’ONG et ses partenaires dans la réussite et l’atteinte des objectifs du projet. Il n’a pas manqué de notifier aux participants leur souhait de présenter le projet à chaque conseil communal des six Mairies pour que tous les conseillers communaux s’approprient au mieux du projet. Il a aussi rappelé aux participants les ateliers de co-production qui mettra les deux mondes (les communautés et l’Administration) autour d’une même table. Cet apport a mis sans doute plus en confiance les participants et se disent espérer les signes de l’ONG et ses partenaires pour la suite.